Rachid Ramda, le financier des attentats de 1995, jugé à Paris

PARIS Le procès de Rachid Ramda, islamiste algérien de 38 ans accusé de complicité dans trois des attentats de 1995 à Paris, dont celui meurtrier de la station de métro Saint-Michel, s'est ouvert lundi devant une cour d'assises spéciale, en présence d'une cinquantaine de victimes. La cour d'assises de Paris, exclusivement composée de magistrats et sans jurés, doit le juger pendant un mois avec un dispositif de sécurité renforcé dans le palais de justice et à ses abords immédiats. Chemise blanche et veste sombre, le visage encadré par une barbe brune, Rachid Ramda a pénétré dans le box peu après 10 h 30, l'allure détendue. Il n'a ensuite pris la parole que pour acquiescer à la déclinaison de son identité. Né en 1969 dans l'est de l'Algérie dans une famille d'origine berbère, il est soupçonné d'avoir assuré, pour le compte du GIA algérien (Groupe islamique armé), le financement de l'attentat de Saint-Michel (8 morts, environ 150 blessés) en juillet 1995 et de ceux des stations Musée d'Orsay et Maison-Blanche qui avaient fait des dizaines de blessés en octobre de la même année. Outre le long rappel des faits, la première journée a été marquée par une requête en nullité déposée par la défense, estimant que l'accusé ne pouvait être rejugé pour des faits qui lui ont valu d'être condamné en correctionnelle l'an dernier. Dans le volet délictuel de l'affaire (association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste), Rachida Ramda a été condamné en mars 2006 à dix ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris, une peine confirmée en appel en décembre. Mais dans le volet criminel qui lui vaut de répondre de complicité pour les trois attentats, il était le grand absent en 2002 du premier procès qui s'était soldé par la condamnation à la prison à vie de Boualem Bensaïd et Smain Aït Ali Belkacem. Interpellé le 4 novembre 1995 en Grande-Bretagne où il résidait, Ramda avait été extradé vers la France le 1er décembre 2005 au terme d'une longue bataille de procédure.

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