Ils marchent sur des oeufs

BRUXELLES Un gouvernement Verhofstadt III assurant l'intérim - donc l'urgence - jusqu'à la fin mars. Ce scénario (nos éditions de mardi) continue à tenir la corde en coulisses. Pour rappel, le souhait du Gantois est de s'occuper du quotidien, chargeant MM. Leterme et Reynders, qui pourraient tous deux devenir vice-Premiers, de négocier l'institutionnel pour le premier, et le socio-économique pour le second. Ce scénario est testé, donc. Mais pas encore validé. Loin de là. Le cabinet Verhofstadt ainsi que l'entourage d'Yves Leterme ont d'ailleurs démenti, hier, tout accord imminent. Du côté du Gantois, on ajoutait que la montée de M. Leterme comme vice-Premier provisoire était une analyse "hautement prématurée ". Mais pas forcément fausse, donc. Pour cela, il reste deux gros écueils à passer. Un : voir de quels partis composer la majorité du gouvernement intérimaire, dont le CD & V devrait donc faire partie. Et deux : voir comment confirmer ou élargir ensuite cette coalition pour qu'elle se mue en gouvernement Leterme Ier en bonne et due forme, capable d'entamer réellement la réforme de l'État. Donc de disposer de la majorité des 2/3. Le MR et l'opposition Une asymétrie, déjà évoquée, le permettrait. Elle réunirait le CD & V/NV-A et l'Open VLD au Nord, ainsi que le trio PS-MR-CDH au Sud. Mais elle présente deux gros écueils. Un : elle donne toujours une minorité de blocage à la NV-A. Et deux : le MR n'en veut pas, craignant son isolement face à ce qu'il appelle désormais le "cartel PS-CDH ". Autre souci : selon le Standaard , Leterme, s'il monte comme vice-Premier sous Verhofstadt III, hériterait aussi des Finances. Ce qui se heurte à un refus de Didier Reynders, qui entend bien conserver ce portefeuille électoralement porteur. Bref : si le CD & V persiste, le MR menace ouvertement de se retirer dans l'opposition. Le député Pierre-Yves Jeholet, très proche du président Reynders, s'est chargé de le clamer haut et fort, ce mardi. Tensions qui sont le signe de négociations intenses ? Possible. Mais elles ne semblent pas avoir vraiment beaucoup progressé depuis le début de la semaine. Guy Verhofstadt devant s'envoler pour le sommet de Lisbonne (eh oui, encore...) ce jeudi, beaucoup parient donc désormais pour une solution qui devra attendre au minimum le week-end, si pas la semaine prochaine. Ou après Noël. Brrrr...

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