Facteurs pas si fraudeurs

BRUXELLES Les postiers ne sont pas aussi fraudeurs que le pense la direction de La Poste. Selon nos informations, seuls 2,15 % des quelque 45.000 à 50.000 certificats médicaux remis chaque année par le personnel ne reposent sur aucune véritable maladie. Constats effectués sur base de contrôles menés par les médecins-conseils, mandatés par l'entreprise. Ces chiffres, qui datent du début de l'année 2007, montrent une forte baisse du taux de remise au travail au sein de La Poste. "À une certaine époque, ce taux a été plus important", nous confirme André Blaise, responsable de la CSC-Poste (syndicat chrétien). En parallèle, "le taux d'absentéisme a été plus important également". Voilà des chiffres qui infirment les soupçons de fraude que laisse sous-entendre l'administrateur-délégué Johnny Thijs à l'endroit des 35.000 collaborateurs de La Poste. Il y a peu, celui-ci adressait un courrier à l'ensemble du personnel pour lui intimer d'effectuer un effort afin de faire baisser un taux d'absentéisme reparti très légèrement à la hausse à la même période pour atteindre les 8,67 %. Et de rappeler le coût de l'absentéisme pour l'entreprise : 117 millions d'euros, rien que l'année 2006. "Ce que je dis, c'est : si un facteur est malade, qu'il se soigne, c'est important; si un facteur n'est pas malade, qu'il vienne travailler", avait nuancé la semaine dernière Johnny Thijs lors d'une conférence de presse. "Mais ce que le patron ne comprend pas, c'est que les principaux facteurs d'absentéisme sont imputables à l'entreprise elle-même, rappelle André Blaise. Les fermetures de bureaux, les délocalisations de bureaux, les réorganisations, la hausse de la productivité... Tout cela engendre des conflits sociaux et a un impact sur la santé des travailleurs. Par exemple, le nombre de dépressions est très important à La Poste. Ce n'est un secret pour personne."

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