Ouverture haute en couleurs du premier FSM à se tenir en Afrique

Publié le : 30 août 20213 mins de lecture

Plus de 10.000 personnes venues du monde entier ont marché à travers l’immense bidonville de Kibera, où vivent 800.000 Kenyans pauvres, et ont dansé, joué des percussions, repris des slogans et brandi des banderoles pour marquer le coup d’envoi de cette grand-messe anticapitaliste et « altermondialiste ».

Le Forum social mondial, qui s’est le plus souvent tenu en Amérique latine, a connu sa première édition en 2001, faisant alors figure de contrepoint au rassemblement annuel des grands de la finance et de la politique internationale à Davos, luxueuse station de ski des Alpes suisses.

« Nous sommes venus discuter des problèmes que nous connaissons depuis le temps de l’esclavage, le temps du colonialisme, et nous sommes toujours ici, aujourd’hui », a déclaré l’ancien président zambien Kenneth Kaunda, avant de donner le coup d’envoi de la marche vers le parc Uhuru (Liberté en swahili).

Selon les organisateurs, 80.000 militants et sympathisants se sont rassemblés dans la capitale kenyane pour débattre de la pauvreté, des réglementations commerciales, des problèmes liés à la dette et des conflits.

RUMEUR SUR LA VENUE DE CHAVEZ

Derrière Kaunda, par cette matinée ensoleillée, une foule aux allures de carnaval s’est ébranlée, avec des chameaux, des Indiens jouant des percussions, des enfants des rues qui dansaient, des Italiens grattant la guitare et des Kenyanes déambulant potiches sur la tête pour illustrer la dure vie des Africaines qui doivent longuement marcher pour aller chercher de l’eau.

« Nous sommes ici pour apporter joie et paix », a déclaré un frère franciscain, Ettore Marangi. « Finissons-en avec la violence infligée au nom de la religion! »

Les forums sociaux passés avaient eu pour vedettes des figures emblématiques de la gauche comme le président vénézuélien Hugo Chavez ou son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. Cette année, le rassemblement altermondialiste a pour illustres invités les prix Nobel de la paix Desmond Tutu, sud-africain, et Wangari Maathai, une écologiste kenyane.

« Allez comblés de la volonté de changer le monde pour en faire un monde plus agréable, plus chaleureux et plus enclin au partage », a déclaré Mgr Tutu aux délégués d’une conférence sur la théologie de la libération, tenue en parallèle à Nairobi.

La rumeur a couru que Chavez viendrait dans les jours à venir au forum, mais l’ambassade du Venezuela a dit n’avoir à ce sujet aucune confirmation.

Principale puissance économique d’Afrique de l’Est et pôle de stabilité dans la région, le Kenya n’en est pas moins affecté par les problèmes qui rongent l’Afrique et qui seront au coeur des débats à Nairobi. Le sida a fait des ravages au sein de sa population et plus de la moitié de ses 35 millions d’habitants vivent avec moins d’un dollar par jour.

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