Japon : la précarité de l’emploi touche aussi la mafia

Le nombre de personnes affiliées à la pègre japonaise, les célèbres yakusas, a fortement diminué en 2006, les mafieux "à temps partiel" étant désormais plus nombreux que ceux qui pratiquent leur profession à plein temps, selon un rapport de la police nationale publié jeudi. Les forces de l'ordre recensaient fin décembre 84.700 yakusas dans l'Archipel, soit 1.600 de moins qu'un an plus tôt. Sur ce nombre, seuls 41.500 travaillaient à temps complet pour un syndicat du crime, les 43.200 restants ne prêtant qu'un concours ponctuel aux organisations mafieuses. Ces yakusas à temps partiel choisissent peut-être délibérément cette situation "pour inflitrer plus facilement les milieux d'affaires et le monde politique", a expliqué une porte-parole de la police nationale. "Qu'ils soient à plein temps ou à temps partiel, ce sont tous des criminels". Outre leurs activités traditionnelles comme le racket, les prêts usuraires, le proxénétisme et les jeux d'argent illégaux, les yakusas se consacrent de plus en plus au blanchiment d'argent sale et emploient à cette fin des méthodes de plus en plus sophistiquées, indique encore le rapport. Les yakusas sont célèbres pour leurs tatouages, leur obéissance aveugle à leur organisation et leurs rituels, notamment celui de l'auto-amputation d'un doigt pour ceux qui se rendent coupables de manque de loyauté. Il existe au Japon quatre grandes "familles" subdivisées en plusieurs centaines de clans. D'après la police, la violence liée à la pègre est en constante diminution depuis qu'en 2004 la Cour suprême a statué que les chefs mafieux étaient responsables des meurtres commis par leurs affidés. Sur les 53 fusillades signalées au Japon en 2006, 36 étaient le fait de gangsters, soit 29% de moins qu'un an plus tôt.

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